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En France la presse est-elle libre ? Amicale Laïque des Vans

A l’occasion de la Journée Mondiale de la Presse, l’Amicale Laïque des Vans en collaboration avec Amnesty International Ardèche Sud, La Ruche aux Livres et Mirlitons cie, organise une table-ronde avec Céline Gonin, Philippe Pujol, Stéphane Sahuc et Lucie Tourette le samedi 19 mai 2018 à partir de 14h au Cinéma Vivans à Les Vans.

14 h 00 > Accueil et ouverture de l’espace documentaire « D’où vient l’info ? » exposition > L’éducation des élèves aux médias et à l’information s’impose comme un enseignement au pluralisme, à la liberté d’opinion, à la liberté d’expression et au respect du débat démocratique. C’est un enjeu de citoyenneté majeur pour apprendre le vivre ensemble. Chaque printemps, les classes de tous niveaux et de toutes disciplines peuvent participer à la Semaine de la presse et des médias dans l’École®. Organisée par le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information, depuis plus de vingt ans, cette activité d’éducation civique a pour but d’aider les élèves à mieux connaître l’univers des médias et de comprendre ses enjeux culturels et démocratiques, former leur jugement critique, développer leur goût pour l’actualité et forger leur identité de citoyen. Le Collège Léonce Vieljeux des Vans participe à ce programme et les élèves ont créé une exposition sur le thème de cette année.

« De la gazette à internet » exposition de Reporters sans frontières > Depuis les mazarinades et la Gazette de Théophraste Renaudot jusqu’aux médias en ligne, l’exposition retrace l’histoire de la presse écrite d’information générale en France du XVIIème siècle jusqu’à nos jours. Indissociable des événements historiques, cette histoire est régie par le contexte juridique plus ou moins favorable et par la mutation des méthodes de fabrication des journaux. Les mises en page et la présentation de l’information donnent une place croissante à l’image puis à la photographie, et évoluent sous l’influence des médias concurrents – radio, télévision, puis internet. L’apparition de la presse gratuite, le développement du numérique, l’émergence du journalisme citoyen ou l’évolution du droit à l’image modifient l’exercice de la profession. Guidé par ces repères chronologiques, le visiteur entre dans le processus de fabrique de l’information, de la diffusion de la dépêche d’agence à la salle de rédaction. Cette plongée au coeur du métier met en lumière la variété des professionnels (éditorialistes, grands reporters, photo reporters) et l’évolution de la profession, à travers les itinéraires de grandes  gures, la diversité de contenus de la presse et les différentes manières de traiter l’information. Librairie thématique et éphémère … > Une sélection d’ouvrages est proposé en consultation et à la vente, en partenariat avec la librairie La Belle Hoursette. À noter que la Médiathèque intercommunale du Pays des Vans en Cévennes présente également dans ses locaux des ouvrages en rapport avec le journalisme, à consulter ou à emprunter. Présentation de cas de journalistes harcelés, emprisonnés en Afghanistan, Égypte, Turquie ou d’autres pays du monde, réalisée par Amnesty International Ardèche Sud.

15 h 00 > « En France, la presse est-elle libre ? » Table ronde suivie d’un débat avec le public, animée par Jean-Pierre Gelly, en présence de : • Céline Gonin, présidente du Club de la presse Drôme-Ardèche et journaliste à La Tribune depuis 14 ans, elle a exercé successivement à Aubenas, Montélimar et maintenant Pierrelatte. « Quand on lance « atteintes à la liberté de la presse », le grand public pense en premier lieu aux politiques. Il est vrai que leurs chargés de communication cherchent à nous amener vers ce qui les intéresse eux, tandis que nous journalistes nous efforçons d’obtenir d’eux les informations qui nous intéressent nous. Mais en réalité, la plus forte pression sur les journalistes et la plus grande menace sur la liberté de la presse provient de la publicité. Celle-ci peut représenter plus de 60 % des recettes d’un journal. Le dit journal se trouve donc en position de dépendance vis-à-vis de ses annonceurs. Sur le plan national, 90 % des médias en France sont détenus par une dizaine de milliardaires. Localement aussi, les commerciaux cherchent à obtenir des articles sur leurs clients. La loi sur le secret des affaires actuellement en préparation est très préoccupante ». • Philippe Pujol, journaliste et écrivain français, lauréat du prix Albert-Londres en 2014 pour sa série d’articles Quartiers shit sur les quartiers nord de Marseille et qui ont donné suite à un livre : La fabrique du monstre (prix ESJ-Paris, en 2017). « La précarisation des journalistes est la première des armes contre la liberté de la presse. Beaucoup d’institutions tiennent des journaux par la subvention, et de la même manière les grandes entreprises pratiquent souvent un chantage à la publicité avant de passer, dès que nécessaire, à la menace judiciaire. Si bien que la hiérarchie d’un média transmet cette pression sur le journaliste. Journaliste qui lui même, par son incessante précarisation se voit plus sensible à la tentation, ces petits avantages, ces petits cadeaux, ces petits rien qui compensent le toujours moins, mais demandent des compromissions, des silences, de la docilité. On achète plus facilement les gens qui n’ont pas grand chose. Une précarisation des journalistes qui en fait des carriéristes, des concurrents entre eux. Garder son job, c’est contenter la hiérarchie, c’est accepter de livrer du reportage pizza. Le rédacteur en chef commande une information que le journaliste se débrouille à trouver, à fabriquer. Le lecteur-téléspectateur-auditeur la dévore goulûment et refuse de payer. Laissant toujours plus de poids aux institutions et à leurs subventions comme aux grands annonceurs aux pleines pages de publicité. Avec le journalisme toujours plus précarisé pour que le cycle reste bien alimenté ». • Stéphane Sahuc, journaliste et rédacteur en chef de l’Humanité Dimanche. « La question de la presse d’opinion et de l’enjeu démocratique à la soutenir est essentielle au moment où l’on assiste à une concentration et une mutation sans précédent des médias. Dans le paysage médiatique actuel la présence de journaux comme l’Humanité et l’Humanité-dimanche, mais également celle d’autres titres, permet l’expression d’un autre son de cloche et donc de faire vivre le débat politique, social et sociétal, et la confrontation idéologique sans lesquelles il est impossible de se forger sa propre opinion ». • Lucie Tourette, journaliste pigiste pour Le Monde Diplomatique, Le Parisien, Mediapart, etc. Également documentariste, elle entame en 2008 des travaux d’enquête sur les grèves de travailleurs sans papiers en compagnie de quatre sociologues. Ils publient plusieurs articles et finissent par un livre : On bosse ici, on reste ici ! La grève des sans-papiers, une aventure inédite, en 2011 aux éditions La Découverte. C’est au cours de ce travail d’enquête que germe le projet de Lucie Tourette de faire un documentaire sur cet aspect original du mouvement : « On vient pour la visite », voit le jour en 2012 et a été récompensé par de nombreux festivals. Continuant son travail d’enquête sur les coulisses des chantiers du bâtiment, elle co-écrit Marchands de travail, publié en 2014 aux éditions Seuil. Journaliste pigiste, spécialisée « travail, immigration, mouvements sociaux, ruralité et enfance », elle est aussi co-présidente de l’association Profession : pigiste. En 2015, la France comptait 35 928 journalistes possédant la carte professionnelle, recensés par la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP). Parmi eux, la CCIJP dénombre 7 768 journalistes pigistes, soit plus de 21 % de la profession. Si l’on enlève du décompte rédacteurs en chef, chefs de services et secrétaires de rédactions, un journaliste sur trois est pigiste ou en contrat de travail à durée déterminée, avec peu de garantie d’une stabilité dans leur poste ! Pendant la table ronde : Caricatures en direct par Tom Joseph & Respirations artistiques ludiques par Mirlitoons cie

18 h 00 > Pause conviviale, avec boissons, amuse-bouches et gourmandises.

19 h 00 > « Les gens du Monde » Film documentaire réalisé par Yves Jeuland, avec dans leur propre rôle : Florence Aubenas, Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin, Arnaud Leparmentier, Abel Mestre, Caroline Monnot, Didier Pourquery, David Revault d’Allonnes, Thomas Wieder, etc. – 2014 – 1 h 22 Alors que la presse doit faire face aux grands bouleversements que représentent l’arrivée des blogs, tweets et autres révolutions du web, ce film propose une plongée au cœur du travail des journalistes du service politique du Monde, lors de la campagne électorale de 2012. Dans la rédaction comme sur le terrain, nous assistons ainsi aux débats qui traversent le grand quotidien du soir. Spectateurs privilégiés des oppositions et des tensions de la rédaction, nous partageons aussi l’enthousiasme et les fous rires des journalistes, la fatigue et les doutes, le quotidien du quotidien. Le portrait d’un métier en profonde mutation dans un des titres les plus prestigieux de la presse mondiale, qui s’apprête à fêter ses soixante-dix ans. Pour permettre le maintien et la pérennité de cette journée, participation à prix libre et conscient. Merci à vous ! Tous les ans, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. Ce fut également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias. La Journée permet d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse. Dans des dizaines de pays à travers le monde, des publications sont censurées, condamnées, suspendues ou tout simplement n’ont plus le droit de paraître, alors que des journalistes, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués. À la faveur de cette date, l’UNESCO peut encourager et développer des initiatives en faveur de la liberté de la presse mais également évaluer l’état de la liberté de la presse à travers le monde. La date du 3 mai sert aussi de rappel aux gouvernements sur la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la presse, de moment de réflexion pour les médias professionnels sur les questions relatives à la liberté de la presse et à la déontologie. Tout aussi important, la Journée mondiale de la liberté de la presse est un jour de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. C’est également une journée du souvenir pour les journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession.

Plus d’informations : https://fr.unesco.org/commemorations/worldpressfreedomday/2018 En 2018, l’UNESCO célèbre la 25ème édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Conjointement organisée par l’UNESCO et le gouvernement de la République du Ghana, l’événement central se déroulera à Accra, au Ghana, du 2 au 3 mai. Cette année le thème principal est Médias, justice et état de droit : les contrepoids du pouvoir et portera sur les questions des médias et de la transparence du processus politique, de l’indépendance du système judiciaire et de ses connaissances en matière de médias, et de la responsabilité des institutions de l’État vis-à-vis du public. La journée sera aussi l’occasion d’examiner les défis actuels de la liberté de la presse en ligne. Aux Vans, des associations locales souhaitent s’associer à cette Journée mondiale en organisant un événement au cours du mois de mai. Pour la 4ème année consécutive, le collectif d’organisation, composé de l’Amicale Laïque Vanséenne, Amnesty International Ardèche Sud, La Ruche aux Livres et Mirlitoons cie, est heureux de vous inviter à célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse.

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